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La photographie raconte

La photographie raconte. Un instant, un mouvement, un geste, elle témoigne d’un moment choisi. La photographie narre une réalité ou une fiction.

Le récit condensé en une image laisse le public inventer, imaginer un hors cadre, une image précédente et une suivante, le narrateur  »photographe » propose les éléments déclencheurs d’une histoire à compléter par le spectateur.

Production

Mon énergie est encore dirigée à la reconstitution de ma moëlle osseuse, je passe mes journées à réfléchir et à regarder le catalogue de mes œuvres, 40 ans de production…

Je compare des œuvres des années 70 à celles des années 2000, similitudes dans la forme, dans le sujet. Les œuvres plus formelles au début se renforcent dans leur contenu. La préoccupation pour la nature est omniprésente de plus en plus profonde et articulée, les stratégies de production de plus en plus simples et assumées.

L’Art

 »L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. »

Robert Filliou.

Grand beau temps!

Encore grand beau temps sur Québec, hier il faisait 35oC dans notre jardin. Mon odyssée se continue, j’ai fait un grand voyage à l’intérieur de mon corps et de mon esprit, parfois attaché sur le pont de ma Calypso, parfois en survolant ma couche mon esprit détaché de ce corps.

Toute mon énergie passe à reconstituer ma moelle osseuse, je mange comme un marathonien mais je ne bouge presque pas. Mon estomac ne peut supporter toute cette nourriture alors je dois ingérer des surplus alimentaires. Je me repose beaucoup, je laisse mon système  » usine » travailler. Pendant que mon corps se reconstruit, mon esprit élabore de nouvelles stratégies de production

Mais qu’est-ce….

Mais qu’est ce que l’art?

Pour certain c’est reproduire le visible par des méthodes anciennes, pour ces gens l’art s’arrête au 19 ième siècle.  Pour d’autres comme l’a dit Paul Klee:  »l’art ne reproduit pas le visible il rend visible ». Pour ceux-là, l’art devient une aventure, un besoin comme boire ou manger.

Pour moi, l’art n’est qu’un choix de perspective qui amène le spectateur à voir la vie d’un autre angle.

 

Nouvelle peau

Je viens de voir mon oncologue et il est très satisfait de ma condition générale, ses propres paroles: cela ne pourrait aller mieux. Je suis donc très content aussi, malgré quelques nausées résiduelles et quelques coliques, je crois que je suis en train de renaître, comme un crabe ou un serpent qui change de peau. Malgré le repos complet, je me sens quand même un peu fatigué, ce n’est pas facile de changer de peau.

Amarone

Depuis plus d’une dizaine de jours je ne mangeais pas, nourri par intra-veineuses, mon systéme fonctionne relativement bien quand même. Ce matin malgré des nausées contrôlées, des diarrhées toujours là mais moins abondantes que les jours précédents, j’ai pû prendre mon petit déjeuner: un jus de pomme, deux hop & go et une tasse de thé.

Comment peut-on être fiers de manger un petit déjeuner? nous n’avons qu’à demander et on nous l’apporte. Plus de la moitié des humains sur cette planéte auraient apprécié avoir un tel petit déjeuner, pourquoi dois-je le manger avec des hauts-le cœur?…

Mon indice de bien-être est composé de plusieurs petites choses:  Des Gb qui dépassent les 600, les plaquettes 26, le fait que je recommence à me composer des menus en chosissant le vin comme point de départ. Que peut-on manger avec un vieil Amarone?

Des suggestions?

 

Pensées allégoriques

Hier couché je voyais les murs s’animer, c’était un rayon de soleil qui réfléchissait sur la surface de l’eau dans une bouteille qui faisait flamber l’horloge, puis un linteau de fenêtre s’ajouta par son ombre à la structure du mur. Le soir, les infirmières utilisent une loupiote pour remplir les formulaires: pression, température, saturation etc, cette petite source de lumière n’est pas assez forte pour éclairer la chambre mais assez pour projeter des ombres  car leur rayon effleurent les boites de gants de caoutchouc où les gants s’amoncellent dans la fente de la boite pour former des monticules. J’y vois St-Georges Terrassant le dragon, Judith et Holopherne, une Pieta… C’est ma caverne de platon.

Gb 0.0000000000 Pl 14.

Mon système immunitaire est vraiment à 0, Gb 0.0000000000000000 Pl 14, je suis aussi vulnérable à une chiure de mouche qu’à la bactérie E-coli.

Les infectiologues ont découvert l’intruse, il s’agit d’une bactérie très commune que toute personne qui n’est pas en état de neutropénie n’aurait même pas senti passer. Ils sont en train de l’éliminer mais je ressens tout de même les symptômes.

Nous réussissons à faire passer la fièvre avec de l’acétaminophène, mais aux quatre heures le frisson reviens parfois avec tremblements solennels, en juillet…, on croirait que  Père blanc qui a attrapé la malaria au Congo. On ne peut imaginer comment nous pouvons être dépendants pour des besoins primaires, attaché au bout de 6 pieds de tubulure sur une patère pleine sacs de soluté et d’un autre côté nous sommes pris au mur par un tube d’oxygène. Pour manger ça va mais pour l’autre, celui où nous avons pafois des urgences, surtout dans ma situation, peut-on imaginer la frustration qui nous assaille, attendre après un préposé quand on ne peut pas… attendre ou dire au préposé de venir avec tout le nécessaire de nettoyage. Ce sont de bien petites choses quand nous n’y sommes pas confrontés.

Je vogue

Je vogue sur un vaisseau, il  n’est ni grand ni taillé dans l’or massif, il est fait de plâtre de métal de bois et de verre, j’y suis attaché comme Ulysse au pont de la Calypso. Mes liens ne sont pas des cordages mais des tubulures, la fièvre, la nausée et les diarrhées. Parfois la fièvre me fait survoler ma couche, j’y vois quelqu’un qui essai de se rebâtir, puis je réintègre ce corps et je me laisse bercer par le chant des sirènes.